Gynécologie-obstétrique: un nouvel arrêté ministériel change les critères de formation

Au début de cette semaine, le Moniteur publiait les « critères d’agrément spécifiques des médecins spécialistes, maîtres de stage et services de stage en gynécologie-obstétrique. » Ces critères doivent s’inscrire dans des contextes précisés par d’autres Arrêtés royaux et ministériels publiés antérieurement. La formation complète passe de cinq à six ans et les critères de formation suivent l'évolution des hôpitaux.

L’arrêté ministériel qui vient d’être publié date du 6 septembre dernier. La formation doit viser à apporter au candidat spécialiste, au cours d’une durée de six ans, les « compétences médicales […] ainsi que des compétences scientifiques, communicatives, organisationnelles, éthiques et juridiques pertinentes pour la spécialité. »
L’ensemble comprend d’abord une formation de base de quatre ans permettant d’acquérir les connaissances théoriques et cliniques approfondies dans les domaines concernés. Ensuite, le futur spécialiste doit développer des compétences spécifiques dans un sous-domaine de la spécialité, que ce soit la médecine de la reproduction, l’uro-gynécologie, l’oncologie ou d’autres sous-domaines. La durée minimale d’apprentissage dans un de ces sous-domaines est de 12 mois. Les conditions et nombre d’actes sont précisés dans l’arrêté ministériel.

Le maître de stage répond à des critères spécifiques. Il doit notamment être attaché à temps plein (pour au moins 80% de son activité professionnelle) au service de stage. Le service doit notamment pouvoir proposer les quatre années de formation de stage et effectuer au moins 600 accouchements par an et 400 interventions chirurgicales.   

De cinq à six ans

La formation complète passe donc de cinq à six ans. Pour le Pr Jean-Luc Squifflet, responsable de la formation des futurs gynécologues à l’UCL, plusieurs raisons expliquent cet allongement. Il y a d’abord l’impact de la limitation du temps de travail des assistants. Mais il faut aussi tenir compte de la féminisation de la spécialité : il arrive que des femmes en formation aient un enfant et soient temporairement en incapacité de travail. Mais parfois aussi des hommes souhaitent faire une pause dans leur trajet de formation. « Au total, cet allongement est une bonne chose » explique le Pr Squifflet. « Sans cette adaptation il peut être difficile d’atteindre les objectifs de formation s’il y a des arrêts dans le parcours. » Et de souligner aussi que parfois des problèmes surviennent et qu’il est nécessaire de réorienter le plan de stage. « C’est plus aisé si on a un peu de temps devant soi », ajoute-t-il. « Quant à ceux et celles qui n’ont pas de temps d’arrêt, l’année supplémentaire leur permet d’approfondir vraiment un sous-domaine.  

Ces sous-domaines ne sont pas tous strictement définis. Le contenu de la formation en infertilité, par exemple, n’est pas précisé. « Cela laisse aux commissions d’agréation un espace pour apprécier de manière plus fine les acquis du futur spécialiste. Un autre changement important concerne les critères de formation. Auparavant, il s’agissait de séjourner dans des services qui comportaient un nombre donné de lits. Aujourd’hui, on demande un nombre d’actes, en variété, en quantité et en qualité. C’est important vu l’évolution des hôpitaux : les services d’hospitalisation deviennent plus petits et le nombre d’interventions pratiquées en hôpital de jour va toujours croissant. « En plus de cela, les hôpitaux sont regroupés en réseaux. Les activités sont de plus en plus souvent réparties sur plusieurs sites et le maître de stage, actif sur un de ces sites, peut déléguer la formation à un ajdoint qui exerce sur un autre site. Si le critère d’agréation était exprimé en nombre de lits, bien des localisations ne pourraient recevoir l’agrément. De toutes façons, c’est aux commissions d’agréation de juger de chaque situation. Et il y a l’espace pour cela », conclut le Pr Squifflet.

> Consulter l’Arrêté ministériel

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