Implants mammaires: le risque de développer un lymphome anaplasique est très faible (CSS)

Les femmes porteuses d'implants mammaires peuvent développer un cancer du système immunitaire non-hodgikinien appelé «lymphome anaplasique à grandes cellules» (LAGC-AIM). «La maladie est toutefois très rare», souligne lundi le Conseil supérieur de la Santé (CSS), qui ne recommande ni dépistage systématique ni retrait préventif des implants, mais insiste sur «l'éducation des patientes».

Le LAGC-AIM se présente sous la forme d'une tumeur qui se développe à côté de l'implant ou, dans une moindre mesure, d'une grosseur au sein ou à l'aisselle. Il peut survenir plus d'un an après la pose de la prothèse.

Ce type de lymphome concerne environ 600 femmes à travers le monde sur une estimation de plus de 10 millions de porteuses d'implants mammaires. En Belgique, neuf cas ont été confirmés depuis 2011, mais aucun décès n'a été enregistré des suites de la maladie.

Le lymphome a été détecté principalement chez des patientes porteuses d'implants à la surface dite «texturée». «Aucune patiente porteuse d'un implant à la surface lisse n'a déclaré de problèmes, mais cela ne veut pas dire pour autant qu'ils n'existent pas», précise le professeur Albert De Mey, du CSS. 

Dans un avis publié lundi, le Conseil supérieur de la Santé rappelle que «le choix d'une augmentation ou d'une reconstruction mammaire avec des implants doit être basé sur une décision éclairée, qui requiert une discussion approfondie de tous les risques». 

«Il est tout aussi important d'apprendre aux patientes à détecter les premiers signes susceptibles d'indiquer un LAGC-AIM», ajoute le CSS.

Si le diagnostic est confirmé, le traitement consiste en l'ablation des prothèses et de «l'enveloppe» dans laquelle s'est développée la tumeur. Dans la plupart des cas, aucune chimiothérapie ou radiothérapie n'est requise. «Le pronostic est excellent si le diagnostic est précoce», ajoute le professeur Albert De Mey.

En 2017, pas moins de 1.458 femmes ont dû se faire retirer un implant mammaire en Belgique en raison de lésions, écoulements, douleurs, absence de sensation dans la poitrine, inflammation des tissus entourant le silicone, perte d'énergie ou encore douleurs musculaires, d'après une enquête du Consortium international des journalistes d'investigation (ICIJ), pilotée dans notre pays par Le Soir, Knack et De Tijd.

Vous souhaitez commenter cet article ?

L'accès à la totalité des fonctionnalités est réservé aux professionnels de la santé.

Si vous êtes un professionnel de la santé vous devez vous connecter ou vous inscrire gratuitement sur notre site pour accéder à la totalité de notre contenu.
Si vous êtes journaliste ou si vous souhaitez nous informer écrivez-nous à redaction@rmnet.be.