IST : que dit l'Ordre sur la prescription anonyme aux partenaires ?

Le Conseil national de l’Ordre des médecins a examiné la question relative à la remise au patient porteur d'une infection sexuellement transmissible (IST) d’une prescription médicamenteuse destinée au partenaire, sans que le médecin prescripteur ait eu un contact direct avec ce dernier.

Les infections sexuellement transmissibles (IST) sont causées par des bactéries, des virus et des parasites qui se transmettent principalement lors des rapports sexuels sans préservatif (vaginal, anal et oral).

Certaines IST peuvent aussi se transmettre par contact cutané lors de caresses sexuelles, par le sang (consommation de drogues injectables, greffe et transplantations) et de la mère à l’enfant pendant la grossesse et l’accouchement.

Les IST peuvent avoir des conséquences importantes sur la santé (stérilité, cancer du col de l’utérus etc.)[1]

Parmi les IST fréquemment diagnostiquées, figurent notamment la gonorrhée, la chlamydia, la syphilis, le VIH, les hépatites B et C, etc.[2]

Il ne ressort pas des compétences du Conseil national d’émettre des recommandations de bonnes pratiques scientifiques pour la prise en charge d’une IST.

Par contre, le Conseil national est d’avis que le traitement du ou des partenaires du (de la) patient(e) examiné(e) en consultation pour une IST est une question déontologique pertinente.

Les recommandations nationales et internationales préconisent un traitement accéléré du partenaire (TAP) [3].

La prescription anonyme pour le(s) partenaire(s) n’est pas autorisée en Belgique [4] et n’est pas possible sans le numéro national dans le cadre d’une prescription électronique.

De plus, en prescrivant à l’aveugle un traitement à un partenaire qui n’est pas son patient, le médecin ne peut pas apprécier les effets secondaires qui pourraient survenir.

Le Conseil national recommande que le médecin sensibilise le (la) patient(e) qui consulte pour une IST à l’importance de traiter son (sa) (ses) partenaire(s) en insistant pour que ce(s) dernier(s) consulte(nt) rapidement un médecin de son (leur) choix (médecin traitant, centre IST dans un hôpital, etc.).

Si le (la) patient(e) exprime des difficultés à procéder lui (elle)-même à cette information, le médecin le (la) renseigne sur la possibilité de les alerter anonymement, par sms ou e-mail, via les sites de référence tels que https://depistage.be/sms/ ou https://www.partneralert.be.

  • [1]https://www.sciensano.be/fr/su...

    [2] Rapport 321BS du KCE, 2019, Prise en charge en 1ère ligne des infections sexuellement transmissibles: développement d’un outil interactif d’aide à la consultation (https://www.ist.kce.be/), et rapport 371 BS du KCE, 2023, Diagnostic et prise en charge de la gonorrhée et de la syphilis.

    [3] Recommandations de la Haute Autorité de Santé (HAS) – France, La notification au(x) partenaire(s), 2 février 2023.

    Rapport 310Bs du KCE, 28 mars 2019, Diagnostic et prise en charge de la gonorrhée et de la syphilis.

    [4] Art. 2 de l’arrêté royal du 10 août 2005 fixant les modalités de la prescription à usage humain.

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