Nouveau-nés : la durée de séjour en maternité influence t-elle le risque de réadmission ? ( Etude )

Depuis 2015 et la réforme de la durée de séjour en maternité initiée par l’ex-ministre de la Santé Maggie de Block la durée d’hospitalisation des femmes a été réduite, en moyenne, d’une journée. Dans sa dernière étude parue dans Santé et Société d’avril, la Mutualité chrétienne analyse les facteurs susceptibles d’influencer significativement la réadmission des nouveau-nés.

Jusqu'ici, un doute subsistait sur le fait que la durée de séjour influence ou non le risque de réadmission. Avec cette étude (analysant 179.055 naissances sur la période 2015-2019), le doute est aujourd’hui levé : une courte durée de séjour n’influence pas significativement la probabilité de réadmission d’un nouveau-né, à l’inverse du statut BIM et des grossesses à risque.

« Depuis la réforme, le taux de réadmission de nouveau-nés a augmenté passant de 4,8% à 5,9%. Ce n’est en rien un problème marginal, surtout si on se penche sur les détails ! En effet, nous avons constaté que les nouveau-nés bénéficiaires de l’intervention majorée (BIM) ont un taux de réadmission de l’ordre de 30% plus élevé que les bébés non BIM ! Ces chiffres doivent nous interpeller ! » explique Elisabeth Degryse, Vice-Présidente de la Mutualité Chrétienne.

Forte de ces chiffres issus de son analyse, la Mutualité Chrétienne en appelle aux acteurs de la santé et aux autorités : le raccourcissement de la durée de séjour en maternité doit être évalué. Ainsi l'impact réel de cette décision sur le risque de réadmission des nouveaux-nés, mais également sur toutes les variables liées au bien-être et à la santé des nouveau-nés et de leur parents (récupération de la femme, ...) doit être examiné. « Passer moins de temps en maternité n’a pas le même impact pour tout le monde. Les inégalités sociales sont ici un facteur déterminant. En effet, la santé des nouveau-nés est influencée par le niveau socio-économique de leurs parents. Les inégalités de santé se manifestent très précocement. Nous demandons d’être attentif à la situation sociale des familles au sens large, à garantir un accès à tous aux soins pré et postnataux » conclu Elisabeth Degryse.

Dans une moindre mesure, l’analyse de la Mutualité chrétienne montre également que le fait qu’une femme ait déjà eu un enfant ou ait eu une grossesse à risque sont des facteurs augmentant le risque de réadmission du nouveau-né. « Une conclusion s’impose ! Il ne faut pas renvoyer trop vite une femme dont le retour à la maison serait préjudiciable à sa bonne récupération et à celle de son enfant. Nous demandons aux hôpitaux d’accepter de garder les mamans plus longtemps si elles en expriment le besoin ou s’il y a un doute sur le fait que le retour à la maison se passera dans de bonnes conditions. Le suivi postnatal devrait lui être généralisé et standardisé » insiste Elisabeth Degryse.

> Découvrir l'étude 

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