Si la Belgique fait figure de bon élève en matière d'accès aux méthodes contraceptives, la charge de cette contraception repose encore majoritairement sur les femmes. C'est l'un des constats de la première étude exploratoire sur la perception de la contraception réalisée par l'Institut pour l'égalité des femmes et des hommes, publiée jeudi.
De l'avis des répondants à cette étude qualitative, "la prévention des grossesses non désirées incombe encore principalement aux femmes, alors qu'elle devrait être une responsabilité partagée". Or, la charge de la contraception a des conséquences physiques, financières et parfois psyc hologiques, qui pèsent donc essentiellement sur les femmes, note l'Institut.
Dans les relations longues, femmes comme hommes sont tout de même plus ouverts à une meilleure répartition de la responsabilité. Mais "les options dont disposent les hommes pour assumer efficacement une partie de cette charge restent limitées: le préservatif n'est pas très prisé chez les jeunes et la vasectomie souffre encore d'une image négative", relève l'Institut. "Il est donc essentiel de développer les méthodes contraceptives masculines. Du côté des femmes, la contraception doit aussi être améliorée, car il y a peu de méthodes non hormonales fiables et de nombreux contraceptifs s'accompagnent encore d'inconvénients physiques ou psychologi ques", explique Michel Pasteel, directeur de l'Institut.
Il y a également trop peu d'informations sur ce sujet encore perçu comme tabou, voire parfois des informations erronées qui circulent sur les réseaux sociaux. "Il est essentiel d'aborder ce sujet à l'école, car nous ne savons pas si chacun peut l'aborder à la maison et si les informations reçues sont correctes. Aujourd'hui, certaines personnes s'opposent à quelques heures d'éducation à la vie relationnelle, affective et sexuelle en classe, alors que cela contribue entre autres à prévenir les grossesses non désirées et donc à promouvoir la santé des filles et des femmes", conclut Michel Pasteel.