Sept jeunes sur dix se feraient vacciner s'ils connaissaient les conséquences du HPV

Si les jeunes étaient mieux informés sur les conséquences du papillomavirus (HPV), 70% d'entre eux se feraient vacciner, selon un sondage mené en août par Ivox auprès de 400 jeunes belges âgés entre 14 et 18 ans. Or, le HPV touche près de 80% des femmes et des hommes sexuellement actifs une ou plusieurs fois au cours de leur vie. Aujourd'hui, 1.094 cancers et près de 18.000 condylomes (verrues génitales) sont liés au HPV par an en Belgique.

Seuls 28% des jeunes ont déjà entendu parler du HPV et savent de quoi il s'agit, souligne la Vaccine academy (Laboratoire MSD Belgium) à l'initiative du sondage. Près de 50% n'en ont jamais entendu parler, principalement les garçons (67 %).

Le flou semble également régner sur les effets du HPV: 48% des jeunes disent savoir qu'il peut causer le cancer du col de l'utérus mais peu parlent des autres conséquences; seuls 7% évoquent les cancers du pénis et 6% les cancers oro-pharyngés.

«Il faudrait atteindre au moins une couverture de 75% de la population belge pour obtenir une immunité collective. Si tous nos jeunes étaient vaccinés contre le HPV, on pourrait penser à l'élimination du virus comme en Australie», a souligné le Professeur Squifflet, gynécologue aux Cliniques Universitaires Saint-Luc de Bruxelles.

Grâce à une meilleure couverture vaccinale, «les maladies les plus graves liées au HPV, comme le cancer du col de l'utérus et les condylomes, pourraient en effet disparaître», précise pour sa part Sida'Sos, contacté par l'agence Belga.

Pour améliorer l'information sur le HPV, l'association demande à la ministre Alda Greoli, en charge de la santé préventive en Fédération Wallonie-Bruxelles (FWB), «de prévoir, dans le futur décret PSE (Promotion de la Santé à l'École), non seulement un renforcement des effectifs mais aussi une obligation d'information et de proposition de la vaccination à l'ensemble des services PSE, comme c'est le cas en Flandre». Le taux de couverture pourrait ainsi passer de 36% actuellement dans le sud du pays à 55% au moins, taux atteint par les PSE qui proposent déjà la vaccination. Sida'Sos recommande également une meilleure communication vers les différents publics cibles, comme les parents, les adolescents, les médecins, les infirmières... «Le pourcentage pourrait alors monter à 70%», insiste Céline Danhier, fondatrice de l'ASBL.

Le 14 novembre dernier, le parlement de la FWB a approuvé à l'unanimité une résolution réclamant l'extension de la vaccination des pré-adolescents contre les HPV humains. S'appuyant sur les recommandations de différents organes d'avis et d'expertise sanitaires, les députés pressent le gouvernement de la Fédération d'utiliser dorénavant le nouveau vaccin efficace contre neuf, plutôt que six, souches de la maladie, et d'élargir cette offre de vaccination à tous les enfants dès l'âge de neuf ans, et ce pour les filles mais aussi pour les garçons dorénavant.

Le HPV est un virus qui se décline en une centaine de types, dont certains peuvent entraîner des infections (des verrues notamment) au niveau des organes génitaux, de l'anus ou de la gorge. Ces infections peuvent évoluer en cancer (col de l'utérus, vulve, vagin, verge, anus, bouche-pharynx).

La transmission du virus survient lors de relations sexuelles ou lors des caresses intimes. Pour être plus efficace, il importe que cette vaccination ait lieu avant le premier rapport sexuel.

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