MLOZ: extension du rôle des sages-femmes au domicile

Les mutualités libres, en épluchant les données 2013 d’environ 20.000 de leurs affiliées, ont établi que seules 4 femmes sur 10 font appel à une sage-femme une fois chez elles, après un accouchement. Elles plaident pour un développement du rôle des sages-femmes au domicile et une information accrue des mamans sur le remboursement des soins post-accouchement qui y sont administrés. Selon elles, les MG - entre autres prestataires - devront être activement impliqués dans ce suivi post-natal.

Alors que, sur impulsion de Maggie De Block, l'hospitalisation après un accouchement sans complications est raccourcie et que l’encadrement des jeunes mères à domicile revêt donc une importance inégalée, les mutualités libres (MLOZ) ont constaté que seules 40% de celles-ci font appel aux services d'une sage-femme après leur accouchement, principalement pour un suivi médical à domicile et des conseils en matière d'allaitement. Et avant l’accouchement? Une femme enceinte sur deux consulte une sage-femme, a chiffré la mutualité, «dont 15% seulement à leur domicile». Les mutualités libres déclarent que, tout en suivant avec attention les résultats des projets pilotes poussés par la ministre de tutelle pour améliorer le suivi des accouchées,  elles «militent d'ores et déjà pour l’extension du rôle des sages-femmes au domicile».

L’OA rappelle qu’«accoucher coûte cher, pour les parents mais surtout pour la sécurité sociale». Et illustre: sur l’année de leur étude, 2013 donc, 99% des femmes qui ont accouché ont opté pour une hospitalisation classique, avec une durée moyenne de séjour de 4,3 jours. Coût moyen en soins pour un accouchement par voie basse: 5.000 €, dont 3.300 € directement liés à l'hospitalisation. Pour une césarienne, qui concerne 21% des femmes, toutes ces moyennes montent: 6,3 jours de séjour, 6.800 € de coût total, dont 4.600 € pour l'hospitalisation. Encore faut-il majorer de 20% les factures dans un hôpital universitaire.

Les mutualités libres plaident pour que le raccourcissement du séjour en maternité soit «absolument compensé par un déplacement des soins post-natals vers le domicile». Ce trajet de soins individuel aura un coût également «mais nettement moins élevé que les frais hospitaliers». D’après les MLOZ, «la part actuelle des sages-femmes dans les coûts de l’accouchement est de 5% seulement, et le budget prévu en 2016 pour cette profession est de 21,3 millions €, soit 0,001% du budget total des soins santé!» Elles jugent aussi que trop peu de mamans savent que l’assurance maladie rembourse intégralement les soins post-accouchement administrés à domicile par des sages-femmes conventionnées, d’où l’importance de les en informer.

Enfin, le déploiement de ce modèle ne peut être envisagé d’après les MLOZ qu’en intégrant d’autres professionnels et en le monitorant étroitement. «D'autres prestataires de soins devront bien sûr être activement impliqués dans le suivi post-natal (généralistes, pédiatres, gynécologues…). Des mesures de ‘veille’ sont à prévoir: monitorer les réadmissions des nourrissons à l'hôpital, surveiller que l'offre de services de soutien reste suffisante dans toutes les régions (aides familiales…), etc.» 

 

Photo: ChameleonsEye / Shutterstock.com

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